Bleu, blanc, haine!

Pas toujours facile d'être hyper-président!

Imaginez: à peine parti en vacances après avoir déclaré sa 10ème guerre à la criminalité (vue son efficacité, on préfère ne pas lui demander de déclarer la guerre à la pauvreté!), que Chef-Chef va devoir revenir pour féliciter les médaillés français du Championnat d'Europe de Natation à Budapest!

C'est que le sport, c'est devenu une nouvelle religion d'État pour chef d'État en plein décrochage dans les sondages.

Imaginez, depuis fin juin!

Le 24 juin, en plein deuil national, réunion interministérielle sur l'équipe de France de football, puis le lendemain réception "à sa demande" de Thierry HENRY, le jours même où des centaines de milliers de Français manifestent dans les rues de France pour une vraie politique sociale, créatrice d'emploi et défendant réelement les retraites par répartition. Bon, du coup, la voiture aux vitres teintées escortée par un train de CRS pour un footballer vieillissant et mauvais perdant (soyons aimables: ne parlons pas de sa main irlandaise) contre plusieurs centaines de milliers de manifestants, ça ne tient pas lorsque les journaux ne sont plus aussi aux ordres (ah, ça, ce n'est pas toutes les années que l'on peut avoir une pandémie de grippe A et une Roselyne BACHELOT qui rythme ses "révalations" sur la propagation de la maladie sur le tempo du mouvement social), n'empêche, SARKO il était, prêt à redresser une équipe de France de football, même si personne en fait lui demandait de le faire...

Petit loupé, mais pas grave, il se rattrappe le Chef-Chef, car ensuite, réception pour tous les vainqueurs français d'étape sur le Tour de France de vélo après avoir passé une journée entière pour suivre une étape de montagne et acclamer son chouchou, Lance ARMSTRONG (ce génial cycliste qui parce qu'il avait eu un cancer aux couilles était autorisé à prendre des produits considérés pour tous les autres courreurs comme des dopants!).

Re-belotte pour les athlètes victorieux aux Championnat d'Europe à Barcelone (heureusement qu'il y a des championnats européens, parce ce qu'il fallait gagner face à une concurrence mondiale…), et maintenant on peut avoir des reportages montrant tel nageur champion d'Europe de natation au téléphone avec l'hyper-président qui s'inquiète de savoir s'il a pu se reposer et ce qu'il a pensé de l'album de Carla BRUNI (vous vous souvenez, celui qui ne s'est pas vendu, malgré une publicité depuis les perrons de l'Élysée...)? Pas écouté?! Pas de problème, je vous envoie un exemplaire dédicacé par Carlita!!

Avec un tel agenda sportif, c'est à peine si Jean-Marie SARKOZY a pu prendre une journée pour aller regarder sa femme italienne tourner 35 fois une scène sans dialogue pour le prochain Woody ALLEN (tiens, je crois qu'au printemps prochain je vais plutôt aller voir le nouveau Pedro ALMODOVAR).

Heureusement que l'on a un hyperprésident, car aussi non, entre toutes ces réceptions pour sportifs médaillés, on se demande bien quand Nicolas le petit aurait le temps de travailler pour les Français (mais, finalement, le lui demande-t-on, vu ce qu'il fait lorsqu'il oeuvre?!)!

En même temps, on comprend l'enthousiasme de SARKOZY pour ces jeunes Français (enfin, tant que les nouvelles lois que prévoit Nabotléon n'aurons pas pour effet de fait perdre à la majorité leur nationalité française!) qui gagnent dans du sport professionnel: c'est tellement bling-bling, tout ça. On n'est pas dans le petit sport amateur, celui qui voit ses crédits baisser tandis que Rama YADE, championne mondiale de la déclaration futile, va poser devant les journalistes ravis de France Télévision, histoire de faire oublier le prix de sa suite à Johannesburg (ou les tours d'hélicoptère de sa copine Valérie? Heureusement que le Maréchal a fait le ménage en virant Christian et Alain, et en gardant Éric!).

Bon, moralité, on ne sait toujours pas quelle est la politique sportive du duo BACHELOT - YADE vis-à-vis du sport amateur (ou même s'il y en a une, surtout sans subventions), celui qui crée du lien social des campagnes aux banlieues populaires de France. Mais au moins l'hyperprésident aura tout fait pour mettre en valeur le drapeau national. Bleu - Blanc - Rouge.

Heureusement qu'il y a les sportifs français pour tenter de relever la côte de popularité en berne du tsarkozy, sûrement persuadé que si l'on offre des jeux au bon peuple, on n'aura plus à lui procurer du pain. S'ils y arrivent, ils mériteront tous une nouvelle médaille.

Au fait, Bleu - Blanc - Rouge, historiquement, c'est le peuple de Paris (bleur et rouge) encadrant le monarque français (blanc). Peut-être que le peuple de France pourrait à l'occasion lui rappeler, à Mister Bling-Bling, qui est souverain, dans cette maudite République...