À L'ÉCHELLE HUMAINE.

Cette première tribune de 2015 était prévue pour un 1er bilan de l'équipe municipale que vous avez élue en mars dernier. Les événements tragiques du 7 au 9 janvier, le magnifique sursaut populaire du dimanche 11 janvier, nous appellent tous à aller au-delà de ce projet initial sur notre action quotidienne.

À Vaulx-en-Velin comme partout en France, nous sommes Charlie quand des journalistes sont assassinés parce qu'ils sont journalistes ; nous sommes juifs quand des juifs sont assassinés parce que juifs ; nous sommes policiers quand des policiers sont assassinés parce que policiers ; et nous sommes musulmans quand, après les 17 assassinats, certains -par des amalgames odieux ou de petits calculs exécrables- demandent aux musulmans des excuses qu'ils n'ont pas à formuler, ou attaquent des mosquées et insultent des personnes supposées musulmanes.

À Vaulx-en-Velin mieux qu'ailleurs nous n'ignorons pas les difficultés quotidiennes qui rendent nos vies difficiles. La réalité d'un quotidien dur et parfois amer nous fait perdre l'espoir dans un avenir partagé. Ces difficultés réelles sont aussi un appel à l'engagement à faire Nation, à ne pas sombrer dans les amalgames destructeurs, à ne pas voir l'autre tel qu'il serait sur la base de préjugés qui nous divisent, mais à voir l'autre pour ce qu'il est, un frère en humanité, un citoyen libre et égal en République.

À Vaulx-en-Velin aussi nous travaillons à ne pas construire le lien social sur le rejet de l'autre, à ne pas faire communauté en nous dressant contre les autres communautés réelles ou supposées. Les dessins de Charlie Hebdopeuvent choquer, mais nous comprenons qu'ils sont faits pour cela, provoquer pour faire réagir, choquer contre les intolérances dans un cri continue pour le respect de tous, la liberté de chacun. Nous ne confondons pas la provocation humaniste de Charliecontre tous et d'abord les institutions et les puissances, et les insultes répétées et ciblées de l'extrême-droite contre une seule catégorie de la population, pour désigner un ennemi intérieur imaginaire.

«La démocratie française n’est pas fatiguée du mouvement, elle est fatiguée d’immobilité» disait Jean JAURÈS, dont le centenaire de l'assassinat a marqué 2014. Le rassemblement unitaire du dimanche 11 janvier, auquel -après avoir été nombreux le jeudi 8 janvier devant notre hôtel de ville dont les drapeaux étaient en berne, pour l'hommage national décrété par le président de la République- beaucoup de Vaudais ont participé, redit notre volonté de renouer avec le mouvement, redit notre espoir -malgré les difficultés- dans notre pacte républicain.

« Sous l'apparent oubli et l'apparente indifférence, le besoin subsistait de retrouver cette émotion extraordinaire(…). Les sommets ont une force attirante. La République a vaincu car elle est dans la direction des hauteurs et que l'homme ne peut s'élever sans monter vers elle ».

Au nom de l'ensemble des élus socialistes et républicains, je veux souhaiter à chacun, à chacune et à ses proches une heureuse année 2015, pleine de joies personnelles, d'accomplissements partagés et dans la certitude de cet invincible espoir qui nous réunit.