Les militants, la ligne, Rocard

     Que n'avons-nous pas entendu, en notre temps, sur le respect des militants et de la ligne politique du Parti qui en était issue?!
     Je me souviens d'un référendum fondamental, où en plus de nous dire, à nous socialistes du "non", que nous étions nationalistes voire xénophobes (les mêmes qui aujourd'hui nous disent qu'il faut entonner à pleins poumons la Marseillaise), on nous accusait de trahir les militants exprimés majoritairement (avec les méthodes que l'on sait) en faveur du "oui".

     Bien sûr, le cas de déviationnisme était particulier, puisque la ligne du Parti avait été décidé par un vote direct des militants. Mais si nous avions eu recourt à cette manière exceptionnelle, c'est que l'enjeu était exceptionnellement important, et autorisait, me semblait-il et me semble-t-il toujours, certaines "dissidences" provisoires.

     Pour le reste, la Gauche du P.S., minoritaire depuis longtemps, s'est toujours tenue, il me paraît, à une discipline et une fidélité pourtant mises à l'épreuve par les errements réguliers de la direction nationale (qui se souvient des "7 conditions" indépassables pour que le Parti accepte le T.C.E.?! c'était avant le référendum interne!) et malgré les interrogations et états d'âme qui régulièrement reviennent.

     Cette discipline et cette fidélité n'ont jamais embarassé certains ténors de la majorité, a commencé par Bernard KOUCHNER, l'homme qui n'a jamais réussi à se faire élire lorsque le Parti lui offrait des circonscriptions en or, et surtout Michel ROCARD.

     Celui-là, depuis le temps qu'il nous emmerde…

     Persuadé d'avoir raison dans sa tour d'ivoire intellectuelle, atteint du syndrome de cassandre, il s'est toujours autorisé à dire ce qu'il voulait, méprisant souverainement la ligne du Parti et le vote militant des congrès socialistes: sur la stratégie, sur l'Europe, sur les retraites, sur la guerre en Irak,… il sait toujours mieux que tout le monde, à commencer par les militants qui sont sa base, ce qui est bon pour les Français.

     Il est vrai qu'il est un expert en matière de transformation sociale: Premier Ministre grâce à un parti qu'il a souverainement méprisé et des militants qu'il a si souvent ignoré tout en s'en réclamant, on lui doit le R.M.I. (bravo), des élucubrations sur les concierges (euh…) et la petite phrase sur la misère du monde que la France ne peut pas accueillir à elle toute seule (!!!) et… Et quoi d'autre? Rien! Si, le catastrophique Congrès de Rennes avec son alliance jusqu'au-boutiste avec JOSPIN, la machine à perdre qu'il a lancé en 1988 et qui nous a amené à la déroute de 1993 avant qu'il ne prenne le parti à la hussarde pour le mener à la débâcle des Européennes de 1994!

     Vraiment, quel bilan pour ce grand penseur et praticien du socialisme!

     ROCARD, c'est le roquet aigri, l'homme incapable d'agir lorsqu'il a été au pouvoir, qui s'est transformé en théoricien de l'impuissance, c'est cette "autorité morale" qui "dit tout haut" ce que les militants ne pensent pas tout bas!

     Pourquoi est-on allé le chercher de son hospice pour les Européennes de 2004??! Il est temps de l'y renvoyer, avec l'intégrale de Derrick (en K7 de préférence pour lui, pardon: en cassettes!) qu'il se la passe en boucle plutôt que de venir encore une fois nous les briser!

     Et surtout, qu'on ne vienne plus me parler de sanctions contre les minoritaires, lorsqu'on voit tout ce que se permettent des majoritaires…

     Amitiés socialistes (naturellement),…