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Communiqué de presse du S.N.E.S.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Réaction du syndicat dans lequel je milite, suite aux propos de Ségolène ROYAL sur le temps de travail des enseignants.

     Après la diffusion de la vidéo et les interventions publiques de Ségolène Royal de ces dernières heures qui n’ont rien arrangé, des centaines de mels ne cessent d’arriver au SNES exprimant la colère que suscitent chez les enseignants le ton et les propositions de S. Royal. Beaucoup se sentent méprisés, atteints dans leur honneur professionnel et font référence à Claude Allègre. Tous refusent d’être traités en boucs émissaires de l’échec scolaire contre lequel ils se battent jour après jour. Ils sont choqués par l’argument selon lequel les enseignants auraient le temps d’intervenir dans des entreprises de soutien scolaire payant, comme Acadomia, alors que son président lui-même précise que l’essentiel des interventions est assuré par des étudiants, notamment ceux qui n’ont pas réussi les concours de recrutements, ou par des enseignants vacataires qui n’ont pas retrouvé d’emploi dans le service public.

     Le SNES considère que l’école doit effectivement pouvoir apporter, elle-même, tout le soutien et l’accompagnement nécessaire aux élèves, en commençant par ceux qui sont les plus en difficulté. Le SNES n’a d’ailleurs cessé de faire, en vain, des propositions en ce sens aux gouvernements successifs, y compris ceux auxquels participait S. Royal. Le SNES rappelle que la semaine de travail actuelle des enseignants a été chiffrée à plus de 39h par une enquête du ministère (2002) et à 44h par une enquête du SNES. Dans ces conditions, c’est dans le cadre de leur service actuel que doit être envisagée la participation des enseignants à des actions de soutien. C’est aussi dans le cadre de ce service que le SNES demande que soit intégré le temps de concertation nécessaire au travail en équipe. La généralisation de telles mesures nécessiterait de revenir sur la réduction du nombre de postes mis au concours de recrutements. Des mesures complémentaires pourraient être prévues, notamment dans le cadre d’études surveillées qui peuvent permettre d’apporter l’aide indispensable aux élèves sur le plan méthodologique. Cela supposerait que l’on revienne sur les suppressions de dizaines de milliers de postes d’étudiants surveillants et d’aides-éducateurs que l’on a remplacés, pour une petite partie d’entre eux seulement, par des personnels de moindre qualification (assistants d’éducation et contrats aidés).

     Le SNES est prêt à discuter, entre autres, de ces propositions avec le gouvernement qui sera nommé après les élections.

     Dans l’immédiat le SNES invite S. Royal à sortir sans délai des fausses ambiguïtés qu’elle entretient depuis plusieurs jours en renonçant clairement à sa proposition de contraindre les enseignants de collège à assurer 35h de présence dans leur établissement.

     A Paris, le 13 Novembre 2006

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