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Transsexuels: coups médiatiques et réalités

Publié le par Stéphane GOMEZ

Chrysalide de Lyon , OUTrans de Paris , Pink Freak’X de Montpellier et la Lesbian and Gay Pride de Lyon prennent acte de la volonté du Ministère de la Santé de retirer enfin la transidentité de la liste des maladies mentales. Il s’agit d’une revendication portée par nos associations depuis de nombreuses années, et qui a été relayée à l’occasion de la 5e Journée Mondiale de lutte contre l’Homophobie et la Transphobie.

En revanche, nous sommes étonnés que le ministère persiste à définir les trans comme des personnes « qui souffrent de trouble précoce de l’identité de genre », ce qui demeure une présentation pathologisante de la transidentité, à l’instar de l’homosexualité qui était autrefois définie comme « un trouble de l’orientation sexuelle ».

Par ailleurs, le ministère précise également que « Cette déclassification ne veut pas dire […] renonciation au diagnostic médical des troubles de l’identité de genre ». Ceci signifie que dans la pratique, l’avis d’un psychiatre restera nécessaire dans la plupart des situations pour qu’une personne trans puisse obtenir un traitement hormonal.

Rappelons que les critères utilisés actuellement par de nombreux psychiatres qui se présentent comme « spécialistes » excluent notamment les personnes mariées, ayant des enfants mineurs, n’étant pas hétérosexuelles dans le genre revendiqué, séropositives, refusant d’être stérilisées chirurgicalement, etc. Ces personnes doivent pouvoir choisir des médecins qui ont une vision plus humaine de la transidentité. Ils sont heureusement nombreux, mais pas assez entendus, y compris dans le récent rapport de la Haute Autorité de Santé. En effet, ce dernier ne présente qu’une vision pathologisante et stigmatisante des personnes transgenres et transsexuelles.

Nos associations attendent du ministère qu’il rencontre les associations trans pour parler des perspectives d’évolutions de la prise en charge médicale et qu’il traduise par des mesures concrètes ce souhait de retirer la transidentité des maladies mentales : le recours à la médecine doit être facilité et non conditionné à un avis psychiatrique. Les personnes trans doivent avoir le droit de disposer librement de leur corps.

Plus que jamais, nos associations invitent toutes et tous à rester mobilisé-e-s, pour défendre les droits des personnes trans. Ce sera l’objectif de la 14emarche lyonnaise des fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans du 20 juin prochain, dont le mot d’ordre sera « Respectons la transidentité, Refusons la transphobie ! ».


Plus d'infos sur les sites de la LGP Lyon et Chrysalide.
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