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La Résistance n’est pas un mythe poussiéreux

Publié le par Stéphane GOMEZ

Intervention Stéphane GOMEZ Dévoilement plaque Roger-Laurent

27 mai 2017 – Place Roger-Laurent – 10h

 

 

Madame Elise NÉEL,

 

Madame la Ministre, Chère Hélène GEOFFROY,

 

Mesdames et Messieurs les élus et anciens élus,

 

 

Monsieur Robert GEA, Président de l’UFAC,

 

Monsieur Marius PELLET, Président de de l’ANACR,

 

Mesdames et Messieurs les membres de l’ANACR, des associations d’Anciens Combattants, de Résistants et de Déportés et des Associations mémorielles,

 

Mesdames et Messieurs de l’association Au Fil de la Rize,

Mesdames et Messieurs de l’association The Blue Note,

Messieurs les porte-drapeaux,

 

Monsieur l’Ordonnateur, cher Pierre BARNEOUD,

Mesdames et Messieurs, Chers amis,

 

 

Merci de votre présence à cet hommage à Roger LAURENT dans le cadre de la Journée nationale de la Résistance.

 

Il est émouvant de pouvoir honorer la mémoire d’un grand Résistant vaudais en présence de sa famille.

Certes, Vaulx-en-Velin l’avait déjà fait en dénommant cette place de son nom, mais ce n’est pas à vous, chers amis militants de la mémoire, que je vais dire l’importance de la transmission auprès des générations qui viennent.

 

Les brèves, mais essentielles informations portées sur cette plaque diront aux nombreux Vaudais qui fréquentent ce lieu agréable, que Roger LAURENT fut de cette trempe d’hommes à qui ils doivent leur Liberté et grande partie du modèle social dans lequel ils vivent.

 

Beaucoup de choses ont été dites et la cérémonie commémorative de tout à l’heure au Monument aux Morts sera l’occasion d’honorer la Résistance comme chaque 27 mai, de le faire officiellement depuis 2013.

 

Pour autant, il est utile de rappeler ici les dangers de l’oubli ; rappeler que la Résistance n’est pas un mythe poussiéreux pour les livres d’Histoire mais bel et bien l’engagement, le courage, le sacrifice de femmes et d’hommes, souvent jeunes ;

de femmes et d’hommes qui, pour combattre le nazisme, ont dû renoncer à une vie normale et de surcroît s’exposer à la dénonciation, à l’arrestation, à l’exécution ;

renoncer à leurs amis, à leur famille, à leurs joies, à leurs amours ;

Oui, les Résistants sont une réalité bien humaine.

Cela ne rend leur choix que plus grand, plus beau, plus noble.

 

Par conscience, par lucidité, par bravoure personnelle, ils ont tout risqué.

Roger LAURENT et ses camarades ont tout risqué alors que d’autres, infiniment plus nombreux, se sont résignés et certains même, ont collaboré, dénoncé, raflé.

 

Ces pages d’Histoire, que les Résistants ont écrites de leur sang, nous enseignent la valeur de l’engagement mais aussi les conséquences du fanatisme, du nationalisme, du repli identitaire.

 

Rodé aux luttes syndicales avec la CGT dont il est un des responsable à l’usine de Cusset à 2 pas d’ici, militant communiste, Roger LAURENT n’a pas craint cet engagement contre l’occupant et ses complices pétainistes.

 

Votre père, cher Élise, s’est levé dans un pays couché et humilié dans la collaboration marquée par la poignée de main de PÉTAIN à HITLER en gare de Montoire le 24 octobre 1940 et que Roger LAURENT n’a pas dû supporter.

 

Sa motivation fut s’en doute politique comme elle put être philosophique, patriotique ou anti-STO à partir de février 1943 pour d’autres.

La sienne s’est traduite par un engagement et un courage sublime. Un courage qui éclaire notre engagement d’aujourd’hui.

 

C’est pourtant bien la police française de Vichy qui l’incarcère à St Paul et la justice d’exception, qui n’a de justice que le nom, qui le déporte à Dachau d’où, en fin de compte, il ne reviendra pas.

 

L’arrestation, la torture, l’exécution ou la déportation dans les camps de concentration fut souvent le lourd tribut payé par cet engagement inouï de celles et ceux pour qui libérer la France passait avant tout.

 

Leur détermination et leur courage en ont fait des héros humains et authentiques.

Ils ne sont pas prêts d’être relégués dans un passé oublié.

Il n’est qu’à voir les prolongements et les résonances que leur histoire a de nos jours encore.

A nous et à ceux qui viendront de garder vivant le souvenir et la valeur de l’homme qu’il fut.

Cette plaque nous y aidera.

 

Je tiens à remercier l’ANACR et le Fil de la Rize pour leur implication et Roberto TRUSCELLO pour sa participation.

 

Merci à tous de votre attention.

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