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J'entends aussi les silences.

Publié le par Stéphane GOMEZ

J'entends aussi les silences.

Madame la Maire, chers collègues, Mesdames, Messieurs,

 

Les élus Socialistes et Républicains se réjouissent des conditions de rentrée, cette année sur Vaulx-en-Velin, que l'on peut qualifier sans difficultés de bonnes.

 

À côté des habituels travaux estivaux dans les écoles -que nous avons essayé de rationaliser, en agissant sur 10 groupes sur 16 et par un budget en hausse de 66% sur 2 ans-, des travaux d'agrandissement ont été lancés, un groupe scolaire transitoire a été ouvert en temps et en heure là où on nous annonçait un échec, en attendant le groupe scolaire définitif dont le Centre Ville a besoin, avant celui du Sud ou du Village, où les besoins sont tout autant criant, depuis des années que l'Éducation Nationale crée des classes sur notre commune. Pour répondre à l'intervention de la Droite, le respect du aux élèves, c'est d'abord de les accueillir dans de bonnes conditions, pour permettre ensuite aux enseignants et à toutes les équipes de travailler avec eux.

 

13 classes ont été encore créée à cette rentrée. C'est, pour la Ville, une gageure, car le dynamisme démographique de la commune nous oblige à l'accompagner en offre d'équipements et notamment d'équipements scolaires, souvent le premier élément de sélection dans le choix de son lieu d'habitation.

 

Notons d'ailleurs que lors d'une visite de travail sur la ZAC de La Duchère, nous avons pu, avec ma collègue Christine BERTIN, constater que là le choix du Maire Gérard COLLOMB fut de commencer par la restructuration ou la construction d'école avant de lancer celle des logements. Son argumentation est que de nouvelles populations ne viendraient pas et que les anciennes ne resteraient pas ou ne s'investiraient pas dans leur quartier si on ne leur offrait pas des équipements scolaires qualitatifs. Ce choix nous semble tellement logique, que nous le discuterons même pas ici.

 

L'année scolaire passée, les activités périscolaires ont connu, dans toutes les écoles de la commune, un succès croissant. Sur la base du volontariat, bien sûr (personne à la Ville ou chez les professeurs n'oblige les enfants à faire 39 heures par semaine, il y a bien un choix pédagogique fait par les parents), les inscriptions intermédiaires ont progressé. Pour cette année scolaire, les calendriers sont affinés et la palette des activités pédagogiques augmentée, laissant espérer le même succès.

 

Pour accompagner l'Éducation Nationale dans ses créations de classe, la Ville a fait le choix d'embaucher le nombre idoine d'ATSEMs. Nous maintenons le principe d'une ATSEM par classe, principe abandonné à cette rentrée par les majorités municipale de Droite à Saint Priest ou communiste à Givors.

 

Rappelons que dans les autres grandes communes de notre agglomération, le taux d'agents municipaux varie de 1 pour 60 habitants à 1 pour 100, alors qu'à Vaulx-en-Velin il est de 1 pour 40 ! Dit autrement, nous avons proportionnellement deux fois plus d'agents par habitants que des communes limitrophes.

 

On peut -selon sa préférence dogmatique- s'en réjouir béatement ou hurler aveuglement. On peut aussi préciser l'analyse et rappeler que la masse salariale d'une collectivité est une imputation de son impôt. Et plus cette masse est importante, plus elle rigidifie le budget et impacte la part d'auto-financement, limitant d'autant les possibilités de l'action publique.

 

Dès lors, il est légitime de s'interroger non pas tant sur le nombre d'agents municipaux mais d'une part sur l'impact et les conséquences sur la capacité d'action publique, d'autre part sur le service rendu à ceux qui paient l'impôt dans notre commune, sur le service rendu aux habitants de notre ville.

 

En maintenant un poste d'ATSEM par classe là où la loi nous oblige seulement à un poste pour 2 classes, la majorité affirme donc un choix politique, de service public dans la proximité auprès des habitants de notre commune et en premier lieu des plus jeunes. C'est aussi, en conséquence, pour les agents, de meilleurs conditions de travail et je ne manque donc pas de croire que ce principe sera fortement approuvé par les partenaires sociaux. Surtout quand on se souvient que lorsque nous avons été élus, nous avons constaté que le CHSCT, là où se discutent les conditions de travail des agents, ne s'était pas réuni depuis 2 ans : nous sommes la majorité qui s'occupe réellement et pas en mots des conditions de travail des agents !

 

L'ensemble de ces éléments de rentrée nous semblent donc positifs. Il y a bien sûr des difficultés. Comme toutes les villes, nous sommes confrontés aux effets de seuil pour l'ouverture ou la fermeture de classe, seuils calculés par l'Inspection Académique sur le constat du nombre d'élèves réellement constaté à la rentrée. Comme toutes les Villes, les réalités budgétaires ne permettent pas d'avoir des brigades de remplacement, sous peine de peser encore sur la fiscalité des Vaudaises et des Vaudais, fiscalité qui est -rappelons-le- la plus forte de l'agglomération.

 

Ces quelques éléments, qui sur l'ensemble du bilan de rentrée ne me semblent pas les plus centraux, ont permis à certains de théoriser -je cite- la cécité, l'autisme ou l'incompétence de la majorité municipale. Quand je me souviens des réactions lorsque j'ai utilisé le mot « incapacité », lire aujourd'hui celui d'« incompétence » m'amène à sourire et à me demander combien de cris ou de protestations m'auraient été adressées si les rôles avaient été inversés.

 

Ceux, jouant sur les inquiétudes compréhensibles de chaque parent, là théorisent donc qu'on ne les écoute pas. Pour certains, les « écouter », c'est leur donner raison. Les « écouter », c'est suivre les tentatives partisanes de l'opposition. Pour d'autres, « écouter », c'est respecter les gens, dialoguer sur la base d'éléments factuels et raisonnés. Écouter tous les gens : j'entends ceux qui protestent sincèrement, j'entends aussi ceux qui ce soir nous applaudissent, j'entends aussi ceux silencieux qui inscrivent majoritairement leurs enfants aux activités périscolaires ou à la cantine !

 

Notre majorité augmente le budget en investissement de l'Éducation et maintient le budget de fonctionnement. Elle a fait le choix de l'amélioration de l'accueil des enfants en cessant de pousser les murs pour créer vaille que vaille des salles de classe dans des locaux qui ne bougeaient pas ou dans des modulaires appelés à durer (comme dure encore le service Jeunesse en modulaire depuis plus de 20 ans) ? Nous lançons la construction effective -et pas seulement dans les discours!- de 3 écoles, nous agrandissons des groupes scolaires, recourons au modulaire que de manière transitoire. Notre majorité a créé des postes d'ATSEM et a quintuplé en un an le nombre d'agent conduit vers une titularisation par rapport au précédent plan de titularisation sous le mandat précédent (mandat durant lequel, rappelons-le, la masse salariale des contrats précaires a augmenté plus de trois fois plus vite que celle des agents titulaires, signe d'un recours massif à la précarité dans les embauches), pour sortir du système de précarité entretenu qui prévalait.

 

La Maire a rencontré plusieurs fois les directions d'écoles. L'élue déléguée à l'Éducation a été présente tout au long de l'année scolaire précédente dans toutes les écoles de la commune comme elle a recommencé cette année, pour des rencontres avec les ATSEMs ou accompagnée selon le sujet avec les élus concernés par leurs délégations ou élus en conseil d'école. C'est une présence qui a d'ailleurs du en agacer, puisqu'en réponse certains n'ont eu de meilleur critique de lui dire qu'elle voulait corrompre les ATSEMs en offrant le matin des pains au chocolat ; c'est dire si ceux là élevaient le niveau d'une part, et n'étaient pas méprisant vis-à-vis des ATSEMs, comme si une viennoiserie suffisait à les acheter. Mais comme la réalité des visites n'était pas contestable, il fallait bien trouver une attaque politicienne à faire sur la forme…

 

Je crains de m'attirer les foudres de ceux qui critiquent la forme plutôt que le fond si je cite Anton TCHEKOV, « nulle raison ne saurait justifier le mensonge » (lettre du 2 janvier 1900), alors je me contenterai d'un proverbe espagnol : « une demi-vérité est un mensonge complet ».

 

On peut vouloir mobiliser en jouant sur les mots pour susciter peur et inquiétude. Mais la réalité factuelle reste : les conditions de rentrée scolaire sont en amélioration, et l'objectif est qu'elles continuent à progresser d'année en année sur ce mandat. Savoir où nous allons ne nous fait pas oublier d'où nous partons.

 

Il reste une autre réalité factuelle : en mobilisant sur des demi-vérités, des contre-vérités et des mensonges complets, ceux-là moquent les gens qui leur prêtent encore confiance et ne créent pas les conditions de la sérénité dans l'action publique et de l'investissement civique.

 

Il y a bien des sujets qui peuvent prêter à l'agitation partisane. L'avenir de notre jeunesse, pour nous, n'en fait pas partie. Et cela n'est pas une demi-vérité, c'est une vérité simple et entière.

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